2011年9月29日星期四

La course d'Angela Merkel pour aider la Grèce

Midi. Discours à Berlin devant le patronat réuni à l'occasion de la traditionnelle Journée de l'industrie. Invité d'honneur, le premier ministre grec Georges Papandréou a peu auparavant affirmé que son pays remplirait ses obligations à l'égard de la communauté internationale.

Un discours autant destiné aux députés allemands qu'aux dirigeants d'entreprise. Angela Merkel réitère le soutien de l'Allemagne à Athènes et se félicite aussi des efforts de l'Espagne et du Portugal. Elle ne cite pas l'Italie. Silvio Berlusconi va sans doute regretter d'avoir tenu des propos vulgaires à son encontre. Une fois de plus, elle rejette un nouveau plan de relance tel que le préconise Barack Obama.

Preuve de la dramatisation du débat sur la Grèce : les dirigeants syndicaux du pays se sont offert ce matin une page de publicité dans plusieurs journaux pour appeler les députés à soutenir Athènes. Sous le titre : "Oui à l'Europe, oui à l'euro", ils écrivent : "Nos mères et nos pères ont reconstruit une Europe pacifiée sur les ruines de la seconde guerre mondiale. Il est de notre responsabilité de préserver l'Europe unie pour nos enfants et petits-enfants."

12 h 30. A peine son discours terminé, la chancelière s'engouffre dans sa Mercedes blindée. Direction : l'Académie catholique. Dans cet endroit inhabituel, elle se livre à un exercice qui l'est tout autant : prononcer l'éloge de Philipp R?sler, vice-chancelier et ministre de l'économie. Président du parti libéral (FDP) depuis mai, cet homme de 38 ans vient de faire l'objet d'une première biographie autorisée et son éditeur (catholique) s'est fait un plaisir d'organiser cette petite cérémonie. Depuis qu'ils gouvernent ensemble, le FDP ne cesse pourtant de critiquer la CDU d'Angela Merkel. Après avoir exigé (en vain) des baisses d'imp?ts, ce parti surfe sur la vague eurosceptique. Son président a même aggravé la crise boursière en envisageant, mi-septembre, une sortie de la Grèce de la zone euro, au grand dam de la chancelière. Mais celle-ci n'a pas le choix. Comme ni le Parti social-démocrate (SPD) ni les Verts n'envisagent pour le moment de gouverner avec la CDU, Mme Merkel a absolument besoin que ce parti, qui ne séduit plus que 2 % des électeurs, retrouve un peu de vigueur. Et à quarante-huit heures du vote du Bundestag, flatter le FDP ne peut que l'inciter à rentrer dans le rang.

16 heures. La chancelière, toujours députée et présidente de la CDU, assiste à la réunion de son groupe parlementaire. Un vote indicatif est organisé sur l'aide à la Grèce. Treize députés de la CDU disent vouloir voter contre, jeudi. Le FDP n'a pas organisé un tel sondage, mais ses dirigeants affirment que les opposants seront très rares. Pour ne pas avoir besoin des voix de l'opposition, jeudi, il faut qu'il y ait moins de dix-neuf députés rebelles au sein de la droite.

20 heures. D?ner avec le premier ministre grec. Les deux dirigeants semblent se soutenir mutuellement. "En fait, ce n'est pas ici que ?a se joue. L'essentiel pour Papandréou est de convaincre sa population et les marchés", reconna?t un proche de la chancelière.

Mercredi 28 septembre

Matinée. Départ pour Karlsruhe (Bade-Wurtemberg). Mme Merkel participe à la cérémonie organisée pour les 60 ans de la Cour constitutionnelle. Le président de la République et le président du Bundestag sont également présents, et le conseil des ministres a même été avancé au mardi. Depuis le week-end, les journaux consacrent des pages entières à cette institution, pilier de la démocratie allemande. Si, le 7 septembre, les juges ont fait preuve d'un réel sens politique en acceptant le premier plan d'aide à la Grèce, ils multiplient les déclarations depuis, laissant entendre qu'ils seront très vigilants lors de l'adoption du mécanisme permanent de stabilité qui doit succéder au Fonds européen de stabilité financière.

Soirée. Angela Merkel est à Munich pour les 70 ans d'Edmund Stoiber. Ministre-président de Bavière de 1993 à 2007, cet ancien dirigeant de la CSU n'a plus de fonction officielle. Pourtant, le Théatre du Prince-Régent a été loué pour l'occasion et 850 invités sont attendus. Après l'éloge de Philipp R?sler la veille, Mme Merkel prononcera celui d'Edmund Stoiber afin de flatter la CSU, parti frère de la CDU, lui aussi tenté de jouer la carte eurosceptique. Fédéralisme oblige, aucun chancelier ne peut mépriser ces élus locaux, à la tête d'une véritable puissance financière et politique. La Bavière, comme les quinze autres L?nder allemands, possède sa propre Constitution. La photo ne doit pas faire illusion : la chancelière soigne d'autant plus les barons de la CDU et de la CSU que la plupart d'entre eux la jugent beaucoup trop centriste et lui reprochent de les avoir marginalisés au profit de ses fidèles.

Jeudi 29 septembre

9 heures. Ouverture de la séance du Bundestag consacrée à l'aide à la Grèce et à l'élargissement des missions du Fonds européen de stabilité financière. Mme Merkel devait décider, mercredi, si elle y prenait ou non la parole. L'opposition ayant annoncé qu'elle voterait le projet de loi, celui-ci sera adopté sans problème. Le suspense réside dans le nombre de frondeurs à droite. S'ils sont, malgré le test de mardi, plus de dix-neuf, Angela Merkel se verra réclamer des élections anticipées par l'opposition. Le cas échéant, elle risque malgré tout de sortir très affaiblie de ce débat sur l'euro, tant les divisions sur ce dossier capital sont apparues patentes au sein de la coalition au pouvoir.

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